Commune de Captieux

Village de traditions, terre d’avenir

Accueil > le village > Histoire et Patrimoine

Histoire et Patrimoine

Armoiries de Captieux
Henri Salomé

Les armoiries de Captieux se blasonnent ainsi :
D’argent à l’écureuil contourné grimpant sur uns branche en barre, mouvant de la pointe et du bas senestre, surmonté d’une branche de pin de cinq touffes d’aiguilles ployée en barre et en fasce, mouvant de l’angle senestre du chef et se terminant par une pigne en chef à dextre, de l’inscription CAPUT SYLVARUM ("La tête de la forêt") sur deux lignes en lettres capitales de sable.

Implantation

De par les aléas de l’histoire le centre est constitué de 3 parties en allant du sud vers le nord :
- La « ville », partie la plus ancienne, entre le chemin de Pesquey et le ruisseau de la ville.
- Le « bourg », s’est développé à partir du début du XIXe entre le ruisseau de la ville et le pont de Barrère.
- Le quartier du Gahet, au nord du pont de Barrère, s’est développé à partir des années 1890.

Comme l’ensemble du département de nos voisins Landais, le sol est fait de sables arrachés aux Pyrénées lors des dernières périodes glaciaires, étalés par les vents puis fixés par la végétation après la fin de la dernière glaciation.
Planté à 90% de pins maritimes depuis le décret de Napoléon III en 1857, le sol était auparavant recouvert de landes notamment dans le quart sud-ouest (le Poteau), propice à l’élevage des moutons.

Il ne reste rien des premières implantations. Tout au plus peut-on supposer que de par sa situation géographique, Captieux a vu passer bon nombre d’envahisseurs :
- Les Romains à partir de – 56 BC.
- Les Vandales, les Wisigoths à partir de 406 AD.
- Les Berbéro-Arabes puis les Normands sur le chemin de Bazas à Lectoure (VIIIe au Xe).

De ce passé lointain, il ne reste qu’une voie qui part des Traverses jusqu’au Petit Poteau, voie romaine qui a existé jusqu’au XVIIIe et passant à Cap Bouès, Pitec, donc à l’écart de la ville et de son château. Ce sont les Révolutionnaires et Napoléon qui ont élargi la voie actuelle pour faire passer les armées en route vers l’Espagne.

Histoire

Avant le début du XIIIe, il n’existe pas de traces écrites.
- La légende nous dit que P. Crassus, lieutenant de J. César y serait passé lors de la conquête de l’Aquitaine pendant la guerre des Gaules (- 58 à – 51 BC). La conquête a bien eu lieu, mais César n’est pas entré dans les détails.
- A partir de décembre 406, le Rhin gelé a permis un déferlement en masse de Vandales, Suèves et Alains qui s’établirent en Espagne, Portugal et Afrique du nord.
- Venant du sud-est de l’Europe, les Wisigoths ont établi un royaume en Aquitaine (418 – 511).
- Au VIIIe, les Berbéro-Arabes ont remonté cette route des invasions pour piller Bazas puis Bordeaux, avant d’être arrêtés dans la région de Poitiers par Charles Martel. C’est à cette occasion que l’Aquitaine a perdu son indépendance.- Au milieu du IXe, Les Normands entreprennent de piller les côtes françaises, et, s’enhardissant remontent vers Bazas, Sos puis Lectoure.

A partir du XIIe, l’histoire de Captieux, au gré de divers mariages ou conquêtes, se confond avec celle du Gabardan (Gabarret), des comtés de Béarn et de Foix-Béarn, puis de Foix – Grailly, captal du pays de Buch.
Les guerres de religion n’ont pas épargné Captieux. Qui ne se souvient de Jeanne d’Albret qui voulut imposer le Protestantisme et de son fils Henri IV ? Depuis son règne, la seigneurie de Captieux a fait partie du domaine royal, dont elle dépendait directement.
Si ce dernier fut tolérant, il n’en est pas de même de Louis XIII qui a voulu restaurer le Catholicisme de La Rochelle à Pau. C’est à cette occasion vers 1620, que le château fut probablement rasé.

Sous Louis XIV
Toujours à court d’argent pour financer Versailles et ses guerres, vendit tout ce qu’il pouvait, notamment les biens du domaine royal. C’est ainsi que la seigneurie fut vendue en 1708. Préférant la justice royale à celle d’un banquier, les Capsylvains ont refusé de passer sous la tutelle d’un propriétaire non noble et ont obtenu gain de cause en août 1713.
Las, ceux-ci ne pouvant pas payer le rachat, tout est remis en question en 1739. Cette fois ils n’ont pas eu gain de cause et en 1740, la seigneurie devint propriété de Charles-Philippe de Pons.

Révolution et empire
Avec l’abolition des privilèges, la commune s’est retrouvée avec une superficie de 119,33 km² dont plus 5 500 ha de landes communales.
Outre la nationalisation des biens du clergé et de la noblesse, les habitants ont eu à souffrir de son rôle d’étape pour les armées révolutionnaires (1794 – 1795), puis impériales (1808 – 1813). Actuellement, on ne se rend pas compte du poids qu’une armée en campagne faisait porter. Les hommes étaient logés chez l’habitant avec ce qu’on peut imaginer comme ennuis, et les chevaux dans les métairies. La nourriture des hommes était fournie par Bazas ou Bordeaux et le fourrage était stocké dans l’église ou l’ancien hospice des Cordeliers.
A noter que le transport par char à bœufs prenait 6 à 7 jours pour un aller-retour Langon – Captieux, au détriment des travaux des champs.
Pour faire passer son artillerie, Napoléon a fait reprofiler la route telle qu’elle est actuellement dans Captieux et lui a donné le nom de route impériale n° 10.
Après 25 années de ce régime, la commune en est sortie exsangue et l’établissement du cadastre de 1836 a aggravé la situation. Possédant plus de 5 500 ha de landes communales, la taxe foncière était telle que les recettes de la commune n’y suffisaient pas. Ces landes ont donc été vendues à des particuliers à partir de 1840 jusqu’en 1891.

Économie

Économie passée
Avant la Révolution, chaque métairie possédait 4 à 5 ha de terres labourables, fertilisées avec le fumier de bovins et des ovins, le seul engrais disponible.
Les vaches et bœufs servaient à la traction animale dans les champs et au transport de marchandises sur Bazas.
Le troupeau de moutons - environ 10 000 têtes - servait pour la laine et la boucherie.
La vente des landes a permis d’améliorer les finances de la commune qui a pu ainsi :
- construire un hospice et une école de filles en 1843.
- Déplacer le cimetière en 1855 après moult péripéties qui ont duré 20 ans.
- Construire le nouveau presbytère en 1855.
- Construire le prétoire et la mairie en 1859.
- Réhabiliter l’église entre 1867 et 1872.

L’embellissement du bourg achevé, la commune a pu réaliser les infrastructures routières vers Lucmau, Callen, Maillas, Giscos et Escaudes.

A partir de 1860, le reboisement en pins a nécessité un moyen de transport plus puissant ; c’est ainsi que la voie ferrée Bazas – Bourriot-Bergonce a été officiellement inauguré le 29 Février 1904. Jusqu’alors les déplacements se faisaient à pied, en char à bœufs ou à cheval ; le train va plus vite, plus loin et permet de transporter passagers et marchandises, notamment le bois de mine.

Après la 1ère guerre mondiale arrivent les premières automobiles et déjà un arrêté municipal limite la vitesse à 12 km/h !!
Depuis les mutations se sont succédé à une vitesse exponentielle :
- Disparition du cheptel ovin.
- Disparition du gemmage dans les années 1970.
- Tuileries. Captieux en a possédé 4 : Moutchan, la Ville, Chaudet ; celle de la Bastide a fonctionné jusqu’en 1955.
- Moulins à eau de Cabardos, le Beuil, Basset.
- Amélioration du réseau routier
- Eau courante et réseau d’égouts.
- Electrification.
- Le dernier grand chantier a concerné l’autoroute A 65 Langon – Pau.

Économie passées et récentes
- La disparition du gemmage n’a pas été complètement remplacée :
- La fabrication de miel subit le problème de la disparition des abeilles.
- Les paillons n’ont pu résister au polystyrène expansé.
- Les allume-feu ont été remplacés par les tablettes de méta, le gaz et l’électricité.
- L’usine à chaussures a fermé récemment.

Les activité suivantes ont perduré ou se sont créées :
- Deux scieries en activité.
- Unité de fabrication de plats cuisinés, lyophilisés et prêts à l’emploi (Falières Nutrition).
- Le champ de tir du Poteau.
- Sous-traitant de rang 2 pour les secteurs industriel et aéronautique.
- Quelques entreprises de service.
- Les puits d’amour de Captieux qui connaissent actuellement un fort développement.

La population

Contrairement à nos livres d’histoire de France, et à l’exception du Bordelais, le reste de l’Aquitaine était peuplé à partir du Ve BC de tribus ibères venant d’au-delà les Pyrénées.
Avec la fin des invasions et la stabilité du dernier millénaire, on remarque que les patronymes de la région de Captieux diffèrent notablement de ceux du reste de la Gironde. Faut-il y voir une conséquence de l’isolement ou de la difficulté à se déplacer ? Peut-être.
Les annales de 1821 à 1874 nous apprennent que les noms de famille diffèrent de ceux du reste du département. Le n° 1 à Captieux « Garbaye » n’arrive qu’en 786e position dans le reste du département. D’autres noms tels que : Bouic, Bordessoules, Courrègelongue, Duluc, Lartigue sont autant de particularité de Captieux et de ses environs.

Depuis le début des recensements, la population est restée stable autour de 1 500 habitants. Vers 1960 on observe cependant un pic à 1 900 âmes lié à l’activité de la base de l’OTAN au Poteau. Elle régresse depuis et se stabilise autour de 1 400.

Les monuments

Il ne reste presque rien du passé, si ce n’est :
- Quelques pierres des remparts de la « Ville ».
- Eglise, rebâtie de 1868 à 1872 sur les murs de l’ancien édifice.
- Si beaucoup de métairies ont été bâties avant la Révolution, les différentes modifications ou mises aux normes actuelles rendent difficile l’examen de leur ancien état.
- Des tuileries, ne restent debout que les fours de celle de la Bastide, les autres ayant disparu ou ayant été transformées.

Les festivités

Deux évènements majeurs animent les journées d’été :
- La novillada du premier dimanche de juin dont le succès ne se dément pas.
- La fête de Captieux vers la mi-juillet avec courses de vaches landaises.
On peut encore citer :
- La fête des bœufs gras à la mi-carême
- Le rugby, toujours aussi apprécié des connaisseurs.
- D’autres manifestations organisées par la municipalité ou les associations.

  • Fête des Boeufs gras à Captieux

Le chemin de St Jacques de Compostelle

Initié vers le XIIIe siècle, a vu son succès croître au Moyen-Age avec la vénération des reliques. C’est ainsi qu’en France se sont créés 4 chemins partant d’Arles, Le Puy, Vézelay (via Lemovicensis) et Tours.
Nous sommes concernés par celle de Vézelay et le gîte municipal accueille les pèlerins depuis quelques années. La plupart viennent de France mais également du Bénélux, d’Allemagne et d’autres pays aussi étonnants que la Norvège, le Canada, les Etats-Unis, le Brésil et même le Japon.